Le rossignol sauvage (traditionnel, arr. Aaron Prevots)

Par un dimanche au soir, rev’nant de voir les fill-es
Passant par un bois sombre, je l’ai entendu chanter
Le rossignol sauvage qui allait s’y coucher

– “Beau rossignol sauvag-e, apprend-moi ton langag-e
Apprend-moi à parler, à rire et à chanter
Apprend-moi la manière qu’il faut faire pour aimer”

– “La manièr-e d’aimer, je m’en vais te le dir-e
C’est d’aller voir les filles, pas tard après souper
En leur disant, mam’selle voilà nos amitiés”

J’ai passé et repassé, la belle à votre port-e
Trouvant la port-e close, c’était mépris de moi
Je voyais bien par là on aime un autr-e que moi

– “Ah ! si j’en aime un autr-e, c’est point de vos affair-es
Il n’est ni beau ni riche, ni plus parfait que vous
Soit que l’amour me contente, ah ! je l’aime mieux que vous”

– “Si vous en aime un autre, rendez-moi mon mouchoir”
– “Votre mouchoir, mon cher, est au chevet de mon lit
Nuit et jour je pleure, nuit et jour je gémis”

– “Il n’est plus temps, la bell-e, de regretter ses faut-es
Quand une affaire est faite, il ne faut plus en parler
Rendez-moi mon mouchoir, ma belle, j’vais m’en aller”

VOCABULAIRE

◊ souper (m.) = dîner; repas du soir
◊ mépris (m.) = quand on juge qqn indigne d’estime ou d’attention
◊ point = pas
◊ soit que = indique une alternative
◊ mouchoir (m.) = petit carré de tissu fin
◊ chevet (m.) = tête de lit
◊ gémir = être accablé, oppresser, souffrir; exprimer sa peine ou sa douleur par des sons inarticulés

RÉGION / REGION : CANADA – QUÉBEC

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