Mon père m’a envoyée au bois
À bois cueillir l’oliv-e,
Mon père m’a envoyée au bois
À bois cueillir l’oliv-e
Dans le bois, joli bois
J’ai tant cueilli et recueilli
Que je m’suis endormi-e
J’ai tant dormi et redormi
Que la nuit m’a surpris-e
Dans le bois, joli bois
Qui me fera passer le bois,
Je serai son ami-e.
Vint à passer un chevalier :
“Moi je vous accompagn-e
Dans le bois, joli bois”
Ne furent pas au milieu du bois
Qu’un baiser l’a surpris-e.
“Arrière, arrièr-e chevalier !
Prendrez ma maladi-e !
Dans le bois, joli bois”
– Quelle maladie avez-vous,
Rosett-e, bell-e fill-e ?
– Je suis la fill-e d’un lépreux,
Né en léproseri-e !
Dans le bois, joli bois
Quand ils eurent traversé le bois
Rose se mit à rir-e
“De quoi riez-vous donc ma mie,
Rosette, belle fill-e ?
Dans le bois, joli bois”
“[Je] Ne ris point de votre beauté
Ni de votre sottis-e !
Je ris d’avoir passé le bois
Comme une honnêt-e fill-e !
Dans le bois, joli bois”
– Belle, voulez-vous y retourner ?
Cent écus je vous donn-e !
– Mon beau monsieur, quand on la tient,
Il faut plumer la griv-e !
Dans le bois, joli bois
VOCABULAIRE
◊ cueillir = détacher des fruits ou des fleurs de leur tige
◊ chevalier = au Moyen-Âge, celui qui faisait partie de l’ordre de la chevalerie (angl. : knight)
◊ ne furent pas = ils n’étaient pas
◊ quand on la tient, il faut plumer la grive = il faut agir lorsque l’occasion se présente
◊ grive (f.) = oiseau du genre merle (angl. : thrush)
RÉGION / REGION : CANADA – ACADIE